Point Zero
Les Governorats Unis
de la Spirale Majeure
“Vous voulez de la sécurité mon bon monsieur ?
Il ne vous en coûtera que votre liberté !
Signez ici …”
– Valdo Dervi, Indépendantiste amoral
Les Governorats Unis de la Spirale Majeure ne sont pas une fédération à proprement parler. Du moins, ils n’ont pas de pouvoir centralisé comme l’Empereur de Luxa ou le R.A.A.D. d’Arroya. La tendance serait plutôt à l’inverse dans ces territoires parmi lesquels se trouvent bon nombre des systèmes ravagés par les guerres de sécession. Avant les guerres, les Governorats étaient pour la plupart des colonies minières ou agricoles de l’Empire, isolées, peuplées d’aventuriers, de bagnards, d’exilés, avec ici et là des avant-postes impériaux dont les plus gros étaient tenus en garnison par des légions entières. Certains systèmes prospéraient néanmoins jusqu’à rivaliser avec les planètes impériales, mais la plupart étaient des lieux aux conditions hostiles dont la population hétéroclite et instable avait une propension non négligeable à des soulèvements réguliers. Aussi réguliers que réprimés. S’il est facile de comprendre que cette répression eut une influence de premier ordre sur les velléités d’indépendance de nombreux systèmes de la Spirale Majeur, il faut noter que c’est un des outils de cette répression qui donna aux sécessionnistes les armes qui leur manquaient pour faire front commun: la géante gazeuse de Bir’Longon, mais surtout le Pénitencier Orbital construit entre ses anneaux. C’est là que furent incarcérés nombre de rebelles et autres ennemis de l’Empire, là qu’ils purent se rencontrer, apprendre à se connaître, et surtout à se coordonner.
On sait peu de choses sur les discussions et tractations qui se dissimulèrent dans l’ombre des cachots de Bir’Longon, mais l’on s’accorde à dire que la Grande Émeute fut la première action coordonnant des troupes originaires de nombreux systèmes différents. La première d’une liste qui s’allongea à mesure que la guerre de sécession alignait manoeuvres et batailles. Un autre parmi les évènement marquant fut la signature de la Charte d’Unification, acte de naissance à proprement parler des Governorats Unis de la Spirale Majeure, et dont le premier article constitutionnel fut le seul à n’avoir jamais été reformulé:
Nul système ne pourra priver un autre de son indépendance et de sa souveraineté, ni ingérer dans ses affaires internes.
Parmi les Grandes Fédérations, les Governorats Unis en sont certainement la plus hétéroclyte et la moins hiérarchisée. En conséquence directe du premier article constitutionnel, chacun fait à peu près ce qu’il veut chez lui selon ses propres usages et ses propres lois.
Il n’y a pas de pouvoir central à proprement parler, mais les anneaux de Bir’Longon abritent aujourd’hui le Grand Forum, où sont légiférée les relations inter-systèmes ainsi que la plupart des tractations avec les autres Fédérations. Devant le Grand Forum, chaque système à l’obligation de nommer son Gouverneur et d’y être représenté en permanence par un Consul. Mais chaque système gardant le choix de la manière de nommer ses représentants, s’ils sont souvent élus, certains sont des tyrans héréditaires, d’autres des pantins sacrifiés à d’obscures coutumes…
Le Grand Forum est également l’autorité supposée intervenir en cas de conflit armé entre deux Governorats, si pas pour mettre un terme aux affrontements, au moins éviter qu’ils ne débordent à d’autres Systèmes.
De tous les Governorats datant de la scission, il n’en est pas un qui ne conserve quelque trace de ce qu’il avait été du temps du joug impérial. De ceux qui se sont développés depuis, ils ont souvent l’empreinte de leur raison d’être.
En exemple parmi les plus connus, il y a les cinq Corporations Minières du Nuage de Karanda, qui exploitent par milliers les astéroïdes constituant un des gisements les plus riches de la Galaxie dans des conditions souvent hostiles. À l’opposé, le Matriarcat Agricole de Worpalis offre des conditions de vie exceptionnellement agréables au sein des centaines de stations hydroponiques construites sur les débris orbitant le coeur en fusion d’une planète effondrée. Il faudrait également citer la Mégapole Lunaire de Dindel. Comptant parmi les plus anciennes structures urbaines de la Galaxie, la ville recouvre l’entièreté de la planète. Mais un renversement d’orbite datant loin avant la scission à fait qu’une seule de se face demeure éclairée, conduisant au fil de générations à l’apparition du systèmes de castes qu’on lui connait aujourd’hui: ceux de la Lumière vivant dans l’opulence, ceux de l’Ombre s’entassant dans des bidons-ville, et ceux du Crépuscule, coincés entre le marteau et l’enclume….
Mais ceux-là ne sont que des systèmes parmi d’autres… stationnaires… Et une des particularités des Governorats sont ses divers systèmes mobiles. Pour la plupart, ce sont des convois de marchands ou de mercenaires, se déplaçant au gré de leurs envies ou de leurs contrats. D’autres sont…. plus extravagants…
Les Governorats n’ont jamais été suffisamment équipés en matériel ou en cerveaux brillants que pour rivaliser avec les autres fédérations en innovations technologiques. Ils ont cependant une capacité de recyclage et de détournement exacerbée par leur Histoire, un génie à coordonner et synchroniser des technologies différentes donnant parfois des résultats étonnants, particulièrement dans le domaine des du déplacement, mais surtout dans celui de la terraformation.
En autres exemples, on retiendra les boucliers de mines balistiques étendus autour de certaines planètes par la mise en mouvements d’immense champs de débris grâce aux fluctuations gravitationnelles des moteurs Warp.
Il y a aussi le cas de Hiron Del, ce planétoïde où furent installés des centaines des moteurs récupérés sur des carcasses de destroyers impériaux. En constant mouvement, il ne peut être rejoint que par saut quantique, et ses coordonnées exactes sont un secret jalousement gardé.
Gardant les régions frontalières à l’Empire, on retrouve aussi quelques uns de ses enchevêtrements hétéroclites nés de l’assemblage de nombreux vaisseaux et de stations spatiales, qui sans que rien de l’un ne ressemble à l’autre forment la classe unique et dantesque des Hyper-Cuirassés.
Mais leur plus grande force vient certainement de leur capacité à rendre habitable à peu près n’importe quel cailloux galactique. On ne parle pas ici d’implanter des villes sous dômes ou de trouver des planètes aux conditions favorables à un processus de terraformation prenant souvent plusieurs siècles.
Si les huits Governorats formants la VitaCorp gardent jalousement les secrets de leurs savoirs-faire, ils n’ont pas besoin de plus d’une ou deux décennies pour installer sur n’importe quel corps solide d’une masse gravitationnelle allant de 0,3G à 5G les différents constituants d’un biotope planétaire complexe: une atmosphère respirable, une stabilité climatique et tectonique, et au minimum une demi douzaine d’écosystème différents s’entrecroisant pour assurer la stabilité des cycles du vivant.
Les Governorats sont probablement la fédération qui fait le moins de cas de l’hybridation d’êtres humains.
De temps des premières colonies impériales, celle-ci allait souvent de pair avec les conditions hostiles de certaines planètes. Ainsi aujourd’hui les hybrides sont choses courante, autant que les croisements, et à part l’un ou l’autre usage locaux dans certains systèmes, il n’est généralement pas fait de différence entre les différentes espèces conscientes d’origine biologique.
Le cas des êtres artificiels, plus particulièrement celui des Auroras est bien différent depuis les guerres de sécession. Ces derniers furent à l’origine de nombreuses défaites des Governorats, ouvrant le plus souvent la voie aux Légion Impériales répandant massacre et destruction. C’est pourquoi les IA sont formellement interdites et détestées dans les différents Governorats.
Les GUSM exportent grande quantités de ressources minières et alimentaires vers les autres Fédérations. Il n’est pas rare non plus de voir la VitaCorp terraformer sur commande à l’extérieur des GUSM.
Parmi les Hyper-Cuirassés, le plus réputé est certainement la Décharge. Plus d’une décennie fut nécessaire à assembler entre elles les centaines de carcasses qui le constitue, boucher les trous, connecter les infrastructures… Et encore aujourd’hui sa surface est en constante mutation par l’addition, le retrait ou le déplacement de l’un ou l’autre morceau. Il est énorme et ne ressemble à rien, mais c’est une forteresse imprenable. Les variations de sa surface rendent imprévisibles les positions de ses défenses, et l’intérieur est un labyrinthe où des troupes d’abordage se perdraient rapidement.
Mais ce qui fait la force première des Hyper-Cuirassés, c’est leur capacité à réaliser des sauts quantiques sans imploser sous leur masse énorme. Il n’y a rien d’aussi gros dans la Galaxie à en être capable. Et il n’est jamais bon d’être dans les parages quand cela arrive. L’Histoire retient l’entrée en guerre du Baran, le premier Hyper-Cuirassé des Governorats, comme un des évènement qui freina les veillité de reconquête de l’Empire et conduisit éventuellement à l’Armistice.
Deux Légions Impériales terminaient de se regrouper dans le Défilé d’Orlonda, un corridor étroit joignant deux vortex au milieu d’un nuage d’astéroïdes, et les quelques détachement de sécessionnistes n’avaient pas réussi à les empêcher de prendre cette tête de pont vers le reste des Governorats Unis. Lorsque l’Hyper-Cuirassé sorti du Vortex face aux Légions, la première d’entre elles se mit en formation et lança immédiatement l’attaque. Le Baran n’ouvrit même pas le feu, se contentant d’avancer vers les Destroyers Impériaux, de se laisser encercler avant d’effectuer un bond court, d’à peine quelques milliers de kilomètres, se déplaçant du coeur d’une Légion au coeur de l’autre. Au départ comme à l’arrivée, la masse dantesque de l’Hypercuirassé généra une perturbation gravitationnelle suffisante pour disloquer les vaisseaux les plus proches, et coinçant les plus éloignés entre une pluie de débris mortelle et les myriades d’astéroïdes bordant le Défilé. Si les Légions ne furent pas totalement détruites, leur déroute fut à peu près immédiate…
- Arroya : Relations cordiales, beaucoup de commerce de matières premières, et aussi l’intérêt des Arroyans les plus nantis, capables de se payer des terraformations accélérées.
- Luxa : Relation mauvaises, échanges commerciaux limités aux systèmes frontaliers. Les GUSM vendent à prix d’or les ressources qui font tellement défaut à l’Empire.
- Trente Nébuleuses : Relations amicales datant de la Scission, l’un et l’autre chérissant leur souverainetés respectives.
- Ganima : À l’exception de quelques excentriques partant pour des voyages souvent sans retour, les relation sont relativement inexistantes à cause de l’éloignementRelations amicales datant de la Scission, l’un et l’autre chérissant leur souverainetés respectives..
- Systèmes Souverains : Bien qu’ils entretiennent des relations commerciales avec les Systèmes Souverains les plus proches, les GUSM ont tendance à les regarder de haut, comme des lâches/égoïstes qui refusent de faire front commun contre l’Empire.
- Guilde des Convoyeurs : Souvent associée à l’Empire Luxien, les agents de la GCG ne sont généralement pas les bienvenus, soupçonnés de complots ou d’espionnage. Et les routes menant aux trois Stations de Vortex Galactiques situées en bordure des territoires des GUSM sont toujours gardées par un Hyper-Cuirassé au moins.